samedi 21 juillet 2007

Sarko le Keynesien, le Reaganien ?

Durant toute la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy fut présenté comme un "affreux libéral".
Il est vrai que dans un pays où la mondialisation est perçue essentiellement comme une menace, l'argument pouvait être porteur. Cependant, il a su se faire élire, et ses premiers pas à l'Elysée vont à l'inverse des thèses de ses contempteurs.
En effet, au delà de " l'ouverture ", au delà , de la reprise des thèmes si chers à la gauche ( pouvoir d'achat, le travail,...), il a leur a en plus subtilisé leur maître à penser en matière économique, J.M Keynes.
Le "paquet fiscal": déductibilité des intérêts des emprunts immobiliers, les exonérations sur les heures supplémentaires, sur les donations, les successions,..., sont autant de mesures censées solvabiliser la demande - afin de créer un "choc de confiance", et conquérir ce fameux point de croissance .
Qui plus est, ces 13 milliards d'euros (en régime de croisière) seront financées par le recourt au déficit, ce qui rend hypothétique l'objectif d' un retour à l'équilibre des comptes en 2010.
Au reste, Nicolas Sarkozy multiplie les critiques vis à vis de la Banque Centrale Européenne.
Son orthodoxie anti-inflationiste, et sa passivité - alors que l'euro atteint des sommets - l' agace car cela alimente les déséquilibres extérieurs. Au demeurant, il prône la relance d'une politique industrielle ambitieuse à l'échelle continentale.
Récapitulons : déficit budgétaire, politique monétaire accommodante, stimulation de la demande, réhabilitation de l'Etat ; en cela l'on peut affirmer que Sarkozy applique un Keynesianisme de droite.
Ce premier train de mesures pour être efficace devra être suivi par d'autres dispositions ayant pour but de "dé-rigidifier" le marché du travail ou encore la libéralisation de certains secteurs indûment protégés ( les taxis, les notaires,...). Alors pourra t - on parler de Sarkonomics, à l'image de la politique féconde menée par Reagan en son temps.

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